« Le JE est un petit enfant qui vient à peine de naitre.» Carl Gustav Jung
Notre société est malade.
Cet article est inspiré par un ouvrage paru en 1836 écrit par Louis Francisque Lélut le » Démon de Socrate »(1) . Ce médecin très compétent pour l’époque conclut simplement que Socrate est un fou car il dialogue avec son esprit divin.
« Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade » Jiddu Krishnamurti
Je suis toujours surpris de voir de nombreuses thérapies et notamment les thérapies comportementales et d’autres qui ne tiennent compte que du monde extérieur. Dans ces méthodes on demande le plus souvent d’avoir un objectif, on nous demande quelles sont nos valeurs sans tenir compte du point de vue de nos personnages intérieurs.
En clair on réadapte, on aide des personnes à s’adapter à une société malade.
Notre société est profondément malade car elle fait preuve d’une ignorance totale sur le pouvoir, la réalité de l’inconscient personnel et collectif.
On ne peut qu’admirer le génie de Jung lorsqu’il écrit » Notre conscience contemporaine n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire «je».
La plus grande maladie mentale est de penser que la conscience est à l’origine de nos processus mentaux pris dans un sens très large. Une conscience éveillée au regard des découvertes en neuroscience devrait dire « une partie de moi me fait penser que ».
« Quand on veut on peut » le problème est que le moi ne peut pas vouloir il ne peut que choisir ou refuser ce qui est déjà fabuleux.
Prenons simplement la naissance d’ une nouvelle croyance de la médecine moitié du 19éme siècle, que la perception de tous stimuli par nos cinq sens en l’absence d’objet est un signe de maladie mentale, une hallucination. Bien sur on les comprend la réalité du monde intérieur relevait du délire. Interpréter les rêves était une infraction sanctionnée par le tribunal de police et l’hypnose n’était pas digne d’intérêt.
C.G.Jung est le premier psychiatre au niveau mondial en 1913 à personnifier ses personnages intérieurs à les écouter et dialoguer avec eux , comme le faisait Socrate avec son esprit divin. Jung remettait déjà en cause toute le psychopathologie naissante, le grand courant classificateur des maladies nerveuses.
Mais on sait maintenant à moins de souffrir de misonéisme que tout acte volontaire est décidé par l’inconscient. La conscience ne peut pas vouloir, elle peut simplement exercer son libre arbitre en pleine conscience, mais encore faut il comprendre ce qu’est la pleine conscience ou la méditation active.
« Notre homme sans reproche est un européen moderne dans le monde quotidien mais pour ce qui est du monde des esprits il se situe au niveau d’un enfant des temps paléolithiques.» C.G.Jung
(1) Louis Franquiste Lélut, « Du démon de Socrate » spécimen d’une application de la science psychologique à celle de l’histoire : Librairie de l’Académie Impériale de médecine 1856.
Christian
Jung Erickson interview Pierre Baliveau
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On vit dans un monde de fous.
On vit dans un monde de fous, nous avons toutes et tous entendu cette phrase. En ce début du XXIème siècle pouvons nous donner lui donner une explication, au regard des neurosciences et de la psychologie analytique Jungienne.
Une fois résolu, un problème est d’une simplicité atterrante » Paulo Coelho.
On marche sur la tête en pensant que notre champ de conscience ayant pour centre l’ego est à l’origine de nos processus mentaux pris dans un sens très large.
C’est le premier signe en occident de folie, que Carl Gustav Jung a mis en évidence.
« Il y a des millions de poissons dans la mer, c’est incroyable le nombre de poissons qui pensent posséder la mer» Jung.
Un corpus neuroscientifique prouve que notre conscience vit toujours dans le passé, qu’elle ne peut pas vouloir mais seulement choisir dans ce que produit l’inconscient .
C’est à l’intérieur de nous que se trouve l’explication, bien sur le rêve est la voie royale de notre inconscient. Mais à l’état diurne la méditation créatrice, le dialogue intérieur, l’imagination active, le yoga psychologique , sont des outils efficaces pour découvrir ce monde intérieur.
« Le meilleur service que l’on puisse rendre aux autres, c’est de leur faire remarquer que c’est l’inconscient qui les incite à agir et de les aider à comprendre cet inconscient » Svami Prajnanpad.
Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises, elles sont comme des arcs-en-ciel.
À vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain.
Dès lors qu ‘on relâche cette saisie, l’espace est là, ouvert, hospitalier, et confortable.
Alors profites-en. Tout est à toi, déjà. Ne cherche plus.
Ne vas pas chercher dans la jungle inextricable l’éléphant qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire.
Rien à forcer.
Rien à vouloir.
Et tout se fait tout seul.
LAMA GUENDUNE, poème-méditation
Christian
Deux psychiatres hors du commun Carl Gustav Jung et Milton Erickson
Première similitude : ils vont dès le début se situer dans le courant psychologique de la psychiatrie qui admet la réalité et l’influence de l’inconscient. Ils vont aussi s’écarter du courant organiciste qui recherchait une cause physique dans le cerveau. Comme par exemple une lésion, une altération ou une tumeur.
Deuxième similitude: l’incompréhension de leurs travaux par la psychiatrie traditionnelle.
Dans le milieu des années 1950, Milton Erickson a été convoqué par le Conseil de l’Ordre des médecins afin de vérifier sa compétence et son éthique. Car ils trouvaient ses pratiques étranges et envisageaient de le radier.
Carl Gustav Jung a été fortement critiqué et incompris par sa découverte de l’inconscient collectif. Souvent même on l’a fait passer pour un charlatan, un illuminé ou un prophète.
Jung savait comme Erickson que toutes idées, émotions , actions , perceptions, étaient d’abord inconscientes avant de devenir conscientes.
Troisième similitude : ils ont eu le même conflit , le même désaccord avec leurs professeurs .
Désaccord entre Erickson et Clark Leonard Hull.
En 1923 et 1924, Erickson, alors étudiant de médecine, participe au séminaire sur l’hypnose organisé par Clark L. Hull, son professeur.
Hull cherche à appliquer au domaine de l’hypnose une méthodologie stricte. Il veut appliquer une forme d’hypnose directe basée sur la suggestion . En suggérant par exemple vous allez dormir, vous allez lever le bras ,vous allez vous sentir mieux.
Erickson met vite en doute la conviction de Hull selon laquelle l’hypnothérapeute à travers ce qu’il dit et fait au sujet, est beaucoup plus important que les expériences internes du sujet sous hypnose. Hull ne tient pas absolument pas compte de la réalité de l’inconscient.
Désaccord entre Carl Gustav Jung avec son professeur Ludwig Wille connu et respecté dans toute la ville de Bale en SUISSE.
Wille attribuait les troubles mentaux à des causes physiques notamment à une dégénérescence du cerveau et préconisait l’enfermement plutôt que la cure de parole ou psychanalyse.
Quatrième similitude : tous deux n’ont jamais enseigné leurs pratiques . Car ils considéraient que chaque étudiant, chaque thérapeute devaient faire sa propre expérience comme eux l’avait faite avant eux. Ils ont simplement montré des voies de recherche par leurs conférences et leurs livres.
Cinquième similitude : une enfance peu commune avec la même expérience très jeune de la réalité de l’inconscient et de l’influence déterminante qu’il a sur la conscience.
Enfant Jung avait des rêves bouleversants
Son père était pasteur luthérien.
Sa mère Émilie, était une femme passionnée de spiritisme.
Carl Gustav Jung avait du côté de sa mère une cousine âgée de 14 ans qui s’appelait Hélène Preiswerk et qui était médium.
Elle changeait complètement de personnalité lorsqu’elle rencontrait un esprit qui parlait au travers d ‘elle.
Après son inscription en 1895 à la faculté de médecine Jung organisa avec elle des séances de spiritisme en invitant ses camarades étudiants . Son professeur Wille désapprouvait ces séances.
Erickson à l âge de dix-sept ans va vivre un épisode tragique. Il est atteint de poliomyélite. Il raconte qu’un jour il a entendu trois médecins annoncer à sa mère, son décès au plus tard le lendemain matin. Le lendemain il est tombé dans le coma.
Il en est sorti trois jours plus tard, presque totalement paralysé , seulement capable de parler et de bouger les yeux..
L’évolution de cette paralysie, malgré l’absence de tout centre de rééducation, est fascinante. Un jour qu’il était dans son fauteuil à bascule éloigné de la fenêtre avec une grande envie de s’en approcher, son fauteuil s’est mis à se balancer légèrement.
Milton Erickson va avoir la conviction qu’ une force inconsciente autonome possède les ressources pour sa guérison. Il va alors s’entraîner pendant des mois, recherchant par exemple le souvenir des sensations dans ses doigts, lorsqu’il pouvait les bouger, jusqu’à faire apparaître des mouvements incoordonnés, puis de plus en plus volontaires.
Sixième similitudes : devenus psychiatres tous les deux ont la même certitude. Pour eux l’inconscient est à l’origine de tous nos processus mentaux. C’est un fabuleux réservoir de ressources à la base de toute notre créativité.
En cela ils sont à contre courant de la psychiatrie organique traditionnelle (psychiatrie qui pensait que le cerveau avait une altération, une lésion. Psychiatrie qui utilisa la chimiothérapie dès 1952.
Deux psychiatres dont les découvertes sont confirmées par la science.
« Le sage tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler».
Ce proverbe (Proverbes de Salomon dans Le Livre des proverbes, Xe siècle av. J.C.) a été repris sous diverses formes dans toutes les cultures. Tourner sa langue sept fois sa bouche nous permet bien sur de choisir entre parler et ne pas parler, d’exercer aussi notre libre arbitre.
Ce proverbe est toujours vrai en ce début du XXIe siècle, les neurosciences nous définissent maintenant l’activité neuronale concernée pour l’appliquer.
- Apprendre et produire du langage verbal est une opération trop complexe, trop rapide, hors de portée de notre conscience qui pour Carl Gustav Jung « n’est qu’un petit enfant qui commence à peine à dire Je ».
- Le moi (centre du champ de la conscience) peut refuser ou accepter de prononcer les phrases produites par l’inconscient . Ce choix n est possible que si le moi est dans la position d’observateur et qu’il reconnait qu’il ne peut que choisir et non vouloir. Produire du langage est un acte volontaire initié hors du moi .
- lire cet article, demande à notre cerveau 150 à 200 millisecondes pour le traduire en langage intérieur, « notre voix intérieure nous fait la lecture ».
- La conscience vit dans le passé en permanence trop lente, trop limitée par rapport à l’inconscient. Elle n’est pas à l’origine de nos processus mentaux, tous stimulus perçus par nos cinq sens nécessitent un temps de traitement de 250 à 500 millisecondes pour franchir le champ de conscience.
Le laissez advenir, la pleine conscience nous permettent de laisser s’exprimer nos personnages intérieurs et de refuser ou accepter de verbaliser ce qu’ils veulent nous faire dire .
Les découvertes en neurosciences confirment ce bon sens universel datant de trois millénaires.
Christian Verdeau
L’hallucination intrapsychique au regard des neurosciences.
Les hallucinations intrapsychiques sont le plus souvent des voix internes qui vont commenter les actes ou les pensées du sujet, ou lui donner des ordres pour réaliser des actes précis.
Ces phénomènes de trouble de la perception et notamment les hallucinations constituent l’un des éléments fondamentaux de l’activité délirante.
Mais qu’en est il en ce début du XXIème siècle de cette définition?
Notre conscience vit toujours dans le passé et dispose d’une quantité d’énergie limitée « la volonté » .Les connaissances scientifiques en ce début du XXIème apportent les preuves que notre conscience n’est pas à l’origine de nos processus mentaux mais surtout de nos actes volontaires.
Les expériences de Benjamin Libet (1) soulignent que dans le cadre de tout acte volontaire, ce qui se produit est d’abord inconscient, avant de devenir conscient.
Un corpus scientifique confirmant les travaux de Benjamin Libet permettrait de revoir en profondeur ce concept d’hallucination intrapsychique en ce début du XXIème siècle.
Le protocole de ces différentes expériences scientifiques consiste à demander à des volontaires de choisir entre la main gauche ou droite et au moment de leur choix soulever leur poignet . Il consiste aussi à demander d’appuyer sur un bouton après avoir choisi un doigt de la main gauche ou droite.
Parmi ces chercheurs en neurosciences nous avons;
John-Dylan Haynes.
L’expérience a contribué à changer les perspectives John-Dylan Haynes sur la vie. En 2007, Haynes, un neuroscientifique au Centre Bernstein de neurosciences computationnelles à Berlin, a placé des volontaires dans un scanner IRM dans lequel un écran d’affichage flashait une succession de lettres aléatoires . Il leur a dit d’appuyer sur un bouton soit avec leur index droit ou gauche quand ils en ressentaient le besoin, et de se rappeler la lettre affichée au moment où ils ont pris la décision d’appuyer sur le bouton.
Les résultats ont été surprenants
« La première pensée que nous avions était« nous devons vérifier si cela est vrai »,« dit Haynes. « Nous avons procédé à plus de tests de validité que je n’en ai vu dans aucune autre étude ».
Haynes a découvert que l’ activité cérébrale semblait anticiper cette intention consciente d’appuyer sur le bouton. L’ inconscient avait déjà pris la décision avec sept secondes d’avance.
“Très honnêtement, je ne sais pas très bien quoi faire de ça, reconnaît Haynes. Comment pourrais-je parler de ‘ma’ volonté si je ne sais même pas quand celle-ci se manifeste et ce qu’elle décide de faire ?” (2)
Patrick Haggard, chercheur en neurosciences à Londres nous dit “Nous croyons faire des choix, mais ce n’est pas vrai”.
Il donne pour instruction au volontaire de simplement appuyer selon son choix sur une des touches du clavier d’un ordinateur et de visualiser le temps sur un oscilloscope le moment où il a eu l’intention d’exécuter le mouvement.
Patrick Haggard note que l’activité cérébrale débute 1000 millisecondes avant que la personne ait l’intention de passer à l’action. (3)
Itzhak Fried professeur au département de neurologie université de Tel-Aviv et de californie ( Los Angeles) . Directeur de l’unité de neurochirurgie fonctionnelle de l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv. A implanté des électrodes dans le cerveau d’un patient épileptique dans le cadre d’un traitement chirurgical. Cette expérience a permis de déceler une activité cérébrale environ une seconde avant que le sujet ne prenne la décision consciente d’appuyer sur un bouton. (4)
Angela Sirigu directeur de recherche au CNRS, Gilles Lafargue docteur en neuroscience.
Ces deux chercheurs détectent une activité cérébrale 550 millisecondes, avant que le sujet ait l’intention consciente d ‘appuyer sur un bouton. (5)
Ned Sahin université de Californie à San Diego
Après une craniotomie une grille d’électrode est positionnée directement sur le cortex. La patiente dans l’attente des crises d’épilepsie se place devant un écran, avec pour instruction de lire et de répéter silencieusement un verbe et de le conjuguer « marcher » « chaque jour ils marchent » « hier ils ont marché »
Ned Sahin après enregistrement de l’activité cérébrale de l’aire de Broca a constaté
la présence de trois pics d’intensité de l’influx nerveux ;
Le premier pic à 200 millisecondes correspond à la phase lexicale et sémantique (répétition silencieuse du verbe) marcher
Le deuxième pic à 320 millisecondes correspond à l’étape grammaticale chaque jour ils marchent
Le troisième pic à 450 millisecondes correspond à l’étape phonologique avec une prononciation différente de sa forme initiale hier ils ont marché.
La prise de conscience de notre intention de parler (acte volontaire), ne se produit qu’après 450 millisecondes. C’est à ce moment que consciemment nous pouvons décider de prononcer la phrase ou refuser. (6)
Dans son livre « L’esprit au delà des neurones »page 128 Benjamin Libet écrit : « Dans le cas de la parole, cela signifie, par exemple, que le processus de verbalisation et même le contenu de ce qui doit être dit, a été initié et préparé inconsciemment avant que la parole elle-même ne s’enclenche. »
« Les pensées en tous genres, l’imagination, les attitudes, les idées créatrices, la résolution de problèmes, ect. se développent initialement de façon inconsciente. Ces pensées inconscientes n’atteignent notre conscience réflexive que dans le cas où certaines activités cérébrales appropriées durent assez longtemps ».
« Je croirais plutôt, pour ma part, que l’inconscient représente encore la plus grande part de notre psyché » Carl Gustav Jung 1913.
Ces découvertes remettent en cause la définition des hallucinations psychiques et notamment l’hallucination auditive verbale.
Christian
(1) source
(2) source
(3) source
(4) source
(5) source
(6) source
Milton Erickson Carl Gustav Jung.
Deux thérapeutes hors du commun.
Dans le milieu des années 1952, Milton Erickson a été convoqué devant le Conseil de l’Ordre des Médecins (qui trouvait ses pratiques étranges et envisageait de le radier) afin de vérifier sa compétence et son éthique.
Carl Gustav Jung à été fortement critiqué et incompris par sa découverte de l’inconscient collectif, souvent on l’a fait passer pour un illuminé.
Jung savait comme Erickson que toutes idées, émotions , actions , perceptions, étaient d’abord inconscientes avant de devenir conscientes. Mais surtout que dialoguer avec nos personnages inconscients était naturel. Tous deux n’ont jamais enseigné leur pratique.
Les neurosciences , la neuro-imagerie (IRMf TEP ) ont confirmé l’expérience de ces deux thérapeutes hors du commun , et notamment les travaux révolutionnaires de Benjamin Libet, Ned Sahin, Michaël Gazzinaga, John Dylan Haynes.
Carl Gustav Jung découvre lors de sa confrontation avec les complexes inconscients la possibilité de les personnifier, c’est le but final qui marque la fin de l’analyse jungienne. Jung donne à cette pratique le nom d’imagination active, qui deviendra avec Hal Stone le dialogue intérieur.
La pratique de l’imagination active nous permet de passer de la condition d’esclave à celle d’être libre, de sortir de l’état hypnotique dans lequel nous sommes tous et toutes en dialoguant avec nos personnages intérieurs . La véritable auto hypnose est la continuité de cette pratique.
Milton Erickson se situant dans le cadre des thérapies brèves va par l’ hypnose rentrer en contact avec les personnages intérieurs de ses patients. Il acquiert la certitude au cours de sa longue expérience que « l’inconscient est là à trois pieds de lui, qu’il l’écoute et comprend ses suggestions ».
Après avoir constaté au début de sa pratique qu’il essayait trop de diriger les personnages intérieurs de ses patients par des suggestions directes. Il va développer son approche utilisationnelle car comme dans l’imagination active, ne pas tenir compte de la vie propre de nos complexes inconscients conduit à des résultats thérapeutiques superficiels.
Milton Erickson et Carl Gustav Jung vont avoir la certitude que nous vivons en permanence dans un état modifié de conscience sous l’influence de nos personnages inconscients.
La pratique fondamentale n’est pas de créer un état hypnotique qui est l’état d’inconscience naturel dans lequel nous vivons tous et toutes. Mais bien de faire sortir les personnes de l’état d’inconscience dans lequel elles vivent.
Le rêve est l’activité naturelle de l’inconscient qui continue en permanence à l’état diurne.
Ces deux thérapeutes mondialement reconnus , ne l’ont été que parce qu’ ils ont su que l’inconscient était loin d’être simplement une annexe de la conscience, mais qu’il était à l’origine de tous nos processus mentaux , que notre conscience vivait toujours dans le passé en pilote automatique.
Les résultats cliniques obtenus par Carl Gustav Jung et Milton Erickson laissent beaucoup d’espoir pour les personnes en souffrance.
Christian
Le mal était là avant l’homme. Le complexe de Lucifer Philip G. Zimbardo.
« Le mal est en terme de psychologie d’une effrayante réalité. C’est une erreur fatale que de minimiser sa puissance et sa réalité – quand ce ne serait qu’au sens métaphysique . Le mal ne devient pas moindre , en vérité, lorsqu’il est maquillé en non-réalité ou en simple faute commise par l’homme. Le mal était là avant l’homme, quand sa responsabilité ne pouvait absolument pas être engagée. » Extrait « le divin dans l’homme » de Carl Gustav Jung .
L’homme est un loup pour l’homme, Plaute sa comédie Asinaria (La Comédie des Ânes :«Lupus est homo homini, non homo, quom qualis sit non novit » « Quand on ne le connaît pas, l’homme est un loup pour l’homme »).
« Les observations selon lesquelles des chimpanzés tuent des membres de leur propre espèce influencent nos efforts pour comprendre l’évolution de la violence chez l’homme », explique John Mitani, anthropologue à l’université du Michigan.
Co-auteur de l’étude qui a rassemblé 30 scientifiques sur une cinquantaine d’années, ce chercheur travaille surtout en Ouganda où il observe les chimpanzés de la réserve de Kibale depuis deux décennies.(1)
Le dauphin: un violeur, un infanticide et un assassin.
Les dauphins à bec mâles se regroupent parfois et prennent pour cible une seule femelle, la harcèlent puis la forcent à s’accoupler avec eux, malgré ses tentatives de fuite. Les dauphins tuent aussi régulièrement d’autres mammifères marins et poissons juste pour le fun et commettent des infanticides(2).
Des cas d’agression sexuelle et de cannibalisme auraient été repérés de la part de phoques sur des manchots sur l’île Marion, dans l’océan Indien.(2)
Certaines loutres ont pris une habitude des plus perturbantes: celle de s’exciter sur des bébés phoques avant de les noyer. Aquatic Mammals attribue ces incidents à trois mâles en particulier, qui ont été «observés en train de harceler, traîner et surveiller des bébés phoques, mais aussi de copuler avec eux», et ce jusqu’à sept jours après que ces loutres ont tué l’objet de leur affection déplacée. Ces jeunes phoques ont sûrement vécu un calvaire particulièrement horrible. (2).
L ‘expérience de Stanford , le complexe de Lucifer nous donne un exemple du concept de l’ombre archétypale développé par Carl Gustav Jung. Chacun de nous peut devenir un bourreau(3) .
Philip G. Zimbardo (né le 23 mars 1933) est un psychologue américain bien connu pour avoir mené l’Expérience de Stanford, dans laquelle des volontaires de l’université Stanford étaient mis dans la peau de prisonniers et de gardiens. Cette expérience nous fait comprendre la réalité du mal et nous entraine au plus profond des ténèbres de l’âme humaine(4).
Ce « complexe de Lucifer » incite l’homme à faire souffrir son semblable, un tranquille père de famille peut être conduit sous la pression de l’ombre archétypale et du groupe à devenir un tortionnaire.
Cette partie d’ombre en chaque être humain doit être reconnue, pour permettre à la conscience d’apporter la lumière de la connaissance. Pour passer de la condition d’esclave à celle d’être libre.
« De deux choses l’une, nous connaissons notre ombre ou ne la connaissons pas ; dans ce dernier cas, il arrive souvent que nous ayons un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre Ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui, à nos yeux, la porte comme si elle était sienne, et auquel en incombe l’entière responsabilité.
C’est notre bête noire, que nous vilipendons et à laquelle nous reprochons tous les défauts, toutes les noirceurs et tous les vices qui nous appartiennent en propre! Nous devrions endosser une bonne part des reproches dont nous accablons autrui! Au lieu de cela, nous agissons comme s’il nous était possible, ainsi, de nous libérer de notre Ombre; c’est l’éternelle histoire de la paille et de la poutre. » Jung L’homme à la découverte de son âme
(1) source
Notre petite voix intérieure sait lire.
Les chercheurs du centre de recherche en neurosciences de Lyon ont réussi, pour la première fois, à «voir» la manifestation de la «petite voix» de notre cerveau.
L’équipe de Jean-Philippe Lachaux (1), directeur de recherche à l’Inserm, a repéré dans le cortex auditif la zone précise qui réagissait au son de voix extérieures, réellement exprimées.
Les chercheurs ont demandé ensuite à des volontaires de lire en silence un texte défilant sur un écran, sans leur donner d’instructions particulières.
La zone du cerveau qui analysait les voix externes s’activait également pendant la lecture silencieuse, signalant une «pensée verbalisée». L’inconscient traduit la lecture en langage.
Jean-Philippe Lachaux explique « Les débouchés de cette étude, qui confirme des travaux scientifiques précédents, pourraient concerner la rééducation de personnes schizophrènes voire dépressives qui ne régulent pas cette «petite voix» lorsqu’elle submerge leur cerveau de pensées négatives ».
Ces découvertes sont dans la continuité des travaux;
• de Ned Sahin (2)qui montrent que produire du langage nécessite un temps de préparation de l’ordre de 100 à 200 millisecondes avant de franchir le seuil de la conscience.
• de Benjamin Libet (3) la conscience n’est pas à l’origine de nos actes volontaires.
• de Michael Gazzaniga (4) notre interprète inconscient nous raconte des histoires.
La question essentielle pour Jean Philippe Lachaux est de réguler le langage intérieur naturel produit par l’inconscient.
L’inconscient naturellement produit du langage, on apprend l’alphabet, chaque lettre va être inconsciemment traduite en phonème.
Carl Gustav Jung est le premier psychiatre a considérer que d’entendre des voix est naturel. Il est temps de revisiter la psychopathologie.Notamment de redéfinir l’hallucination auditive verbale symptôme déterminant du diagnostic de psychose.
Ce qui pose réellement problème dans la psychose n’est plus d’entendre des voix, mais de découvrir pourquoi ces voix submergent complètement la conscience, en la privant de son libre arbitre.
« Le meilleur service que l’on puisse rendre aux autres, c’est de leur faire remarquer que c’est l’inconscient qui les incite à agir et de les aider à comprendre cet inconscient « .
Swani Prajnanpad.